mercredi 20 juillet 2011

Walking Dead, les morts sont en marche.


Pour un geek trentenaire comme moi, les zombies sont un thème incontournable. ils font parties intégrantes de notre culture populaire.
Depuis quelques temps maintenant, les zombies sont revenus à la mode : les jeux vidéos qu’on leur consacre pullulent, et d’autres jeux ne les ayant pas pour thème leur rendent hommage dans des spin-offs globalement réussis (je pense par exemple à l’add-on pour les derniers jeux Call of duty, ou le joueur passe d’un mode de jeu dépeignant une guerre « classique » à celui de la survie contre les zombies).
Et bien évidement, on retrouve également nos adorables suceurs de cervelles dans des bandes dessinées plus ou moins inspirées.
Et c’est une de celles-ci que je vais vous présenter ici.


Avant de commencer notre présentation BD du jour, un petit explicatif pour ceux du fond qui dorment : un zombie, qu’est ce que c’est  ?
Au départ, le zombie provient de la culture Vaudou. Il s’agit d’un mort réanimé et sous le contrôle d’un sorcier. Cependant, dans notre culture occidentale, le zombie est un morts-vivant : c’est à dire un être vivant qui a perdu la vie et qui y revient malgré tout (pour des raisons rarement connues, mais il peut ya voir les expériences scientifiques, l’apocalypse religieux, etc…) sous la forme d’un cadavre en partie décomposé, dépourvu de langage et de raison. Il n’est animé que par un besoin primitif : celui de se nourrir. Et de préférence de chaire humaine.
Au final, on obtient donc une créature vorace, mais pas toujours très rapide (bah oui, le fait d’avoir été décédé pendant une période plus ou moins longue, ça n’aide pas à devenir un champion de gym en salle ou d’athlétisme).  Quand il est seul, le zombie ne constitue pas une grosse menace face à un individu en bonne condition physique et un tant soit peu combatif. En revanche le problème se pose quand les zombies sont en groupe… L’union fait la force !
Impossible de faire une présentation des zombies sans évoquer George Romero. Ce réalisateur américain est LE maitre incontesté de l’univers des zombies : il a su rendre le zombie intemporel en l’utilisant afin de montrer du doigt les travers de la société dès les années 70 (et force est de reconnaitre que beaucoup de ses critiques restent d’actualités, 40 ans plus tard !) tels que le racisme avec « la nuit des morts vivants » et surtout la société de consommation avec le film de référence : « Zombie » sorti en 1978 dans lequel une tripotée de zombies ne peuvent se résoudre à quitter le seul lieu qui doit évoquer quelques chose de familier dans leur esprit dévasté : les allers d’un grand centre commercial, et ses magasins.
Malgré l’aspect vieillot de ses effets spéciaux, je vous conseille d’y jeter un œil !

j'aurai mieux fait de laisser cette porte fermée !!

Bien, ceci fait, passons à Walking Dead !
Incontestablement, la meilleure série « zombie » en BD depuis très longtemps.
L’histoire se déroule autour de Rick Grimms, un flic américain blessé au cours d’une interpellation, et qui se réveille au bout d’un certain temps de coma dans une chambre d’hôpital. Au bout de quelques minutes, arrivant à tenir sur ses jambes, et voyant que ses appels à l’aide restent sans retours, il se décide à sortir, et découvre alors que le monde tel qu’il l’a connu n’est plu. Une invasion d’humains ensanglantés et plus ou moins décomposés semble avoir envahi l’hôpital où il se trouve. Et il ne tardera pas à comprendre qu’il en va de même pour le reste du pays, et le reste du monde.
Premier objectif, retrouver sa famille et essayer de comprendre ce qu’il se passe. De ce simple objectif de départ, Rick va rapidement se retrouver à superviser un groupe de survivants, souvent pleins de bonne volonté, mais tout aussi paumé que lui.
La trame de l’histoire suit ses différentes rencontres, les affrontements avec les créatures, l’obligation de se déplacer quand les conditions ne permettent plus au groupe de se sentir en sécurité.

Une attaque soudaine, pas le temps de se disputer, chacun protège les siens.

Les attaques de zombies et la survie du groupe d’humains de départ sont une part importante de la trame narrative, mais elles ne sont pas l’élément centrale qui rend leurs aventures aussi prenantes : le véritable point fort de la série réside en l’attention très vive qui a été portée sur les rapports humains, la hiérarchisation d’un groupe, l’évolution des caractères, la ligne de bonne morale qu’il faut ou non franchir pour survivre, etc…
En effet, l’auteur (Robert Kirkman) a travaillé avec beaucoup de minutie à l’élaboration des comportements et des réactions des différents protagonistes. On retrouve des comportements et très de caractères vraiment très crédibles, ce qui rend l’histoire très immersive pour le lecteur.
L’évolution des comportements est soutenue d’une manière efficace par le rythme de l’aventure qui oscille avec brio entre les phases d’action (repousser une vague de zombie, foncer dans la gueule du loup pour récupérer des médicaments ou de quoi se défendre…) et des phases plus calmes lorsque le groupe découvre un endroit tranquille (pour le moment) et où ses membres peuvent souffler un peu… Mais jusqu’à quand ?
Ainsi, quand un personnage capital (important pour la survie du groupe) disparait ou meurt, le lecteur ressent sans difficulté la détresse du reste de groupe…
Au bout de quelques tomes, l’histoire prend une nouvelle tournure avec un problème presque plus grave que celui des zombies : celui du comportement humain.
En effet, comme dans tout univers post-apocalyptique décrit jusqu’ici (souvenez vous de « Mad Max »), même si une partie de la population tente simplement de survivre et de recréer un semblant de société civilisée, une autre partie tente de tirer profit de cette période de troubles, où toutes les lois que nous connaissons sont devenues obsolètes, et tente d’en dicter de nouvelles… Et c’est ainsi que les pires traits de caractère des humains peuvent ressortir sur certains individus : des groupes de pillards peuvent apparaitre, des dictateurs assoient leur pouvoir par la force sur des groupes plus faibles, des gens se révèlent prêts au cannibalisme pour survivre, etc…

Quelques explications entre "caractères dominants" et on repart du bon pied.

Au sein même du groupe que l’on suit, en fonction des décisions importantes à prendre, de la hiérarchisation des priorités du groupe, on peut voir apparaitre des tensions palpables entre ses membres, des conflits ouverts, bref, la situation n’est pas facile en période de crise !
Chacun sera également confronté à cette notion que j’ai cité plus haut : la ligne de bonne morale qu’il faut ou non franchir pour survivre. Pourriez vous tuer quelqu’un si le sort de votre famille est en jeu ? s’il s’agit du sort de personnes qui constitue maintenant votre famille mais que vous ne connaissiez pas il y a quelques jours, jusqu’où iriez-vous ?

Le coté animal et instinctif des personnages doit ressortir pour leur garantir de survivre.

A la différence d’un héros très lisse, comme Tintin (le héros qui ne doute jamais, n’a jamais peur, et est toujours droit dans ses pompes), Rick Grimms va évoluer du statut de flic optimiste et très droit à celui d’un chef de groupe un peu perdu, voir dépassé par les évènements à certains moments, et qui est obliger de muter en un être beaucoup moins « soft », plus dur, pour assurer sa survit et celle de son entourage, quoiqu’il en coute. De même, le héros devra subir la mutation de son fils, simple enfant d’une dizaine d’années face à la noirceur du monde qui se dresse devant lui. L’heure n’est plus au jeu, de grandes et bonnes décisions doivent être prises, et savoir masquer ses sentiments peuvent être une force ou une faiblesse, ils devront l’apprendre ensemble.
Dernier point que j’ai fortement apprécié, la présence, en première page des tomes, d’un trombinoscope des personnages avec 2 lignes de leur histoire et lien d’affinités. Et il est très intéressant de suivre, d’un tome à l’autre, l’évolution de ce trombinoscope, parfois, il tient une double page, et au tome suivant, il n’occupe plus qu’une seule page… Ça évolue, pas toujours en bien (rapport aux persos qu’on aimerait voir survivre), mais ça évolue vite !
Enfin, le style graphique, le trait dynamique des deux dessinateurs est précis, fin et efficace. Le plaisir visuel et le charme habilement choisi du noir et blanc renforce la narration et l’ambiance particulière de la série.
L’œuvre BD comporte actuellement 13 tomes (un quatorzième est attendu en septembre) et c’est assurément une série à coté de laquelle il serait dommage de passer !!
Indispensable !
Pour finir, une série TV a vu le jour (la première saison est déjà disponible en DVD et Blu-Ray, et la seconde saison est déjà budgétée) et même si quelques variations avec l’univers papier existe pour assurer des épisodes de 50 minutes rythmés et adaptés, la trame narrative est globalement bien suivie, la galerie de personnages est « attachante », bref, fidèle aux comics.
Il devrait egalement paraitre sous peu 2 jeux de société, un premier sur la BD, et un second sur la série TV… Cela devrait faire l’ojet d’un prochain sujet sur le blog ! 

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